Le Passage aujourd'hui

La grande galerie vue de l'extérieur

Jusqu'à la fin des années 1980 chaque commerçant avait l'exclusivité de son activité, ce qui explique la très grande diversité et le charme hétéroclite de ses boutiques. Une fois passé sous l'Hôtel Ronceray (ex-Terrasse Jouffroy) et sous les néons qui invitent, en trois langues, à entrer dans le passage, on trouve un peu de tout, une Boîte à Joujoux, un restaurant le Valentin, anciennement Tour des Délices, en face de Pain d'Epices, une boutique des Tuniques, des figurines en cire dans les vitrines du Musée Grévin, des cannes anciennes...

Après avoir emprunté l'escalier à gauche de l'horloge immense qui domine la jolie façade de l'hôtel Chopin, l'ancien hotel des Familles. on pénètre au domaine du papier.  Celui des recueils anciens du Grenier à livres, ou celui de Cinédoc qui affiche être " la seule librairie spécialisée «cinéma» dans Paris." L'escalier conduisant vers la petite galerie

L'escalier conduisant vers la petite galerie

Ici, on pénètre au domaine du papier.  Celui des recueils anciens du Grenier à livres, ou celui de Cinédoc qui affiche être " la seule librairie spécialisée «cinéma» dans Paris."

La librairie Vulin (Inter Livres)

Ces différents attraits valent au passage Jouffroy de ne pas s'éteindre doucement comme la plupart de ses semblables ... même s'il ne connaît plus la fréquentation intense des provinciaux ou des étrangers qui, au début du siècle, se disputaient une table aux trois fameux "dîners", de Paris, du Rocher et Jouffroy.  Le passage a sans doute gagné en mystère ce qu'il a perdu en brillant, et a su garder des magasins au charme suranné.  Le passant retiendra quelques enseignes : la boutique "Pain d'épices", jouets et maisons de poupées d'autrefois, est un palais à rêver pour les petits et leurs (grands) parents. Les amateurs de cinéma iront farfouiller dans les rayons de la librairie spécialisée installée au début de la branche nord, tandis que les amateurs de livres anciens et d'occasion pourront faire affaire dans le "Grenier à livres", anciennement librairie Paul Vulin (n° 50).  Cet astucieux libraire avait su tirer avantage de toute la longueur d'un mur aveugle en y installant sa devanture (on retrouve ici l'étroitesse de la parcelle sur la rue de la Grange-Batelière, condamnant l'exploitation commerciale d'un côté de la galerie). Il ne faut pas quitter le Passage Jouffroy sans une visite aux frères Ségas qui animent la Galerie 34.  Dans leur vitrine s'ouvrent des éventails de cannes anciennes.  Tous les fantasmes des flâneurs du siècle passé y sont rassemblés.  Les pommeaux des cannes, quand ils ne sont pas sculptés de femmes nues, dissimulent des nécessaires à tabac, des jetons pour prostituées ou encore des fioles à alcool.  Les badauds artistes peuvent même y acquérir des cannes-chevalets ou des cannes violons. La boutique voisine expose les merveilleuses créations de coquillages, miroirs, coffrets, candélabres, de Thomas Boog. Juste à coté, (n° 38-40) on peut admirer sans réserve la chatoyante collection de pierre fines, en provenance du monde entier, dans la vitrine du Brésilophile. On retrouvera également au Comptoir de Famille le charme ancien des vaisselles et autres articles de maison de nos grands-parents.

La petite galerie et la sortie du Passage coté rue de la Grange Batelière

Et pour vous détendre et vous reposer après trop de déambulations, nous vous suggérons de vous accorder une petite halte gourmande chez Valentin, où vous pourrez déguster de succulentes pâtisseries autour d'un thé. Les vrais amoureux du passage choisiront d'y passer une nuit romantique à l'hôtel Chopin (no 46), à côté de la sortie du musée Grévin (demander par exemple la chambre 409, qui offre une vue surprenante sur la toiture du passage et sur le dôme du musée Grévin). Le Passage Jouffroy compte aujourd'hui, sans aucun doute, parmi les plus agréables passages couverts de Paris.